Les Ancres noires et Cannibale Peluche vous invitent à  une soirée coréenne avec la projection de Memories of Murder de Bong Joon-Ho (2003) le vendredi 18 mai à 20 h 30 au Studio (Le Havre). Présentation et analyse filmique par Ludovic.

Memories of Murder, chef d’œuvre du cinéma policier sud-coréen, est un cocktail de genres inventif et original , à la fois macabre et burlesque, qui met en scènes deux flics antagonistes mais finalement complémentaires, avec en arrière-plan un contexte politique mouvementé entre dictature et démocratie.
Le film s’inspire de faits divers authentiques : dix femmes assassinées, toutes étranglées à l’aide de leurs sous-vêtements dans une petite ville éloignée de la capitale. Une affaire jamais élucidée, un meurtrier non identifié.
L’opposition entre les deux flics à qui le dossier est confié est nette et paraît même irréconciliable : Park, le flic local, rural, brut de décoffrage, intuitif se sent capable de démasquer un coupable au premier coup d’œil ; Seo, le flic venu de Seoul, se tourne plus volontiers vers les méthodes scientifiques et se veut très respectueux de la procédure. Peu à peu les lignes vont bouger. Chacun des inspecteurs va voir ses certitudes mises à mal. La détresse s’empare d’eux alors que le coupable reste insaisissable…
Le contexte politique sert le coupable qui peut s’esquiver pendant cette période trouble où la police n’hésite pas à recourir à la torture, où le pays est plongé dans une transition politique précaire proche de l’état d’urgence qui accapare la majeure partie des forces vives de la police.
« Bong Joon-Ho ne cache jamais la noirceur atroce de cette histoire – le film plonge sans cesse plus profond dans les ténèbres –, mais la ponctue de sidérantes parenthèses bouffonnes. La maladresse, la malchance, la malhonnêteté (sinon l’incompétence) des policiers confinent au burlesque… »
Bong Joon-Ho l’a reconnu lui-même : « L’idée que le (vrai) tueur (puisse voir) le film était dans la tête de toute l’équipe, la (sienne) en premier. » [ Télérama ]

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