Per Wahlöö (1926 – 1975) consacre ses dix premières années de vie professionnelle au journalisme (il fut notamment reporter criminel) tout en publiant à partir de la fin des années 1950 quelques romans relevant pour l’essentiel du genre politique-fiction.
Maj Sjöwall (1935 – ), poétesse, est éditrice pour la maison d’édition suédoise Wahlström & Widstradt lorsqu’en 1961 elle rencontre Per Wahlöö qu’elle épouse l’année suivante.
Bientôt débute une série de romans de procédure policière° écrite à quatre mains qui s’éloigne volontairement des polars plus traditionnels aux énigmes classiques ( disons inspirés par Agatha Christie ) proposés par des écrivains tels que Maria Lang°°.
°- romans de ‘procédure policière’ : à la fin de la deuxième guerre mondiale apparaît aux Etats-Unis un genre de ‘polar’ dans lesquels les enquêteurs considérés jusque là comme des éléments corrompus retrouvent de la dignité et de la crédibilité. Le lecteur a accès aux méthodes utilisées par la police, aux compte rendus des interrogatoires, aux analyses pointues des médecins légistes, suis pas à pas les étapes de la collaboration entre les membres d’une équipe, est amené à ses rendre compte de la minutie des recherches entreprises…
°°-Maria Lang ( 1914 – 1991 ) a publié une quarantaine de polars à raison de un par an dès 1949 où figurent des personnages récurrents, l’inspecteur Wijk, sa femme cantatrice…
La série policière de Sjöwall et Wahlöö, « Roman d’un crime » , qui met en scène l’inspecteur Beck comprendra 10 romans publiés en Suède entre 1965 et 1975, date de la disparition de ce dernier.
Dans son Dictionnaire des littératures policières Claude Mesplède rappelle que « Roman d’un crime » est une œuvre unique, conçue comme un projet politique par deux romanciers marxistes qui se livrent à une minutieuse analyse du ‘paradis suédois’, présenté à l’époque comme un modèle de société »
Intéressés l’un et l’autre par la criminologie, et animés par de fortes motivations politiques, ils décident très rapidement d’investir le genre du roman policier, qui permet assez facilement de capter l’attention du lecteur tout en développant une argumentation plus intellectuelle. Dès Roseanna en 1965, le couple Söjwall-Wahllöö présente sa vision du monde en général et de la société suédoise de l’époque en particulier.
Roseanna (1970 – 2008 ) — Roseanna ( 1965 ) le premier des dix romans de la série nous permet de faire connaissance de presque tous les personnages récurrents de la série, et naturellement celle de Martin Beck. Celui-ci, alors inspecteur principal de la police nationale affecté au bureau des homicides, est chargé d’enquêter sur la mort d’une inconnue retrouvée dénudée dans un canal.
Le constat implacable qu’ont fait les auteurs de cette société suédoise déliquescente finit par trouver un écho éclatant à la fin des années 80 lorsque le fameux modèle social a commencé à voler en éclats sous les coups de boutoir du libéralisme économique.
L’Homme au balcon ( 2008 ) — Mannen på balkongen ( 1967 ).
Ce roman traite d’un sujet peu abordé dans la littérature policière de l’époque : la pédophilie. Martin Beck et son équipe traquent un violeur meurtrier de petites filles dans un Stockholm écrasé par la chaleur du début d’été. Sur le plan personnel, on voit les rapports du couple Beck se distendre de plus en plus sans que l’on sache très bien si cela est dû à l’hyperactivité de Martin au travail, ou bien s’il cherche à compenser par cette hyperactivité le désastre affectif qu’est sa vie privée.
Les habitants de Stockholm retiennent leur souffle. La peur s’installe sur la ville. Martin Beck n’a que peu de pistes et de témoins potentiels : un agresseur que ne desserre pas les dents et un enfant de trois ans muet. La police travaille jour et nuit et s’attend à découvrir une nouvelle victime. Mais depuis le début de l’affaire la façon dont procède le meurtrier reste mystérieuse. Jusqu’au jour où un souvenir lointain refait surface dans l’esprit de l’inspecteur Beck…
Le Policier qui rit ( 1970 )— Den skrattande polisen ( 1968 ).
Alors que toute la police de Stockholm est mobilisée pour faire face à une manifestation contre la guerre du Viêt Nam, deux de ses membres découvrent un autobus rempli de passagers arrosés à coup de pistolet mitrailleur. Parmi les victimes se trouve un policier de la brigade criminelle : Åke Stenström. Ainsi commence l’un des meilleurs romans de la série dans lequel, outre l’aspect enquête comme d’habitude impeccable, Sjöwall et Wahlöö nous donnent à voir une Suède où, sous des dehors de démocratie presque parfaite, se dissimulent les mêmes turpitudes policières et politiciennes que partout ailleurs en Europe occidentale…
(nous sommes en 1968)
« L’une des séries de romans de procédure policières les plus authentiques, les plus captivantes et les plus fondamentales jamais écrites » Michael Connelly ( que nous croiserons bientôt sur la côte sud des Etats-Unis )
- La télévision publique suédoise a coproduit au début des années 1990 une série de six téléfilms mettant en scène les personnages des romans (ces téléfilms ont été diffusés en France par Canal +) : Roseanna, The Fire Engine that Disappeared, Murder at the Savoy, The Police Murderer, The Man on the Balcony, The Stockholm Marathon» (adapté très librement de Les terroristes, l’aspect politique du roman étant gommé au profit d’un aspect sportif inexistant dans le roman).
- Une nouvelle série de 8 téléfilms a été réalisée en 1997, via une coproduction internationale, d’après des scénarios écrits pour la circonstance dans lesquels ont seulement été conservés les personnages créés par Maj Sjöwall et Per Wahlöö. Ils sont pour l’instant inédits en France, et ont pour titres : Decoy Boy, The Man with the Icons, White Nights, Serial Killer, The Pearl Hotel, The Monster, The Money Man et Night Vision.
——————–
HENNING MANKELL ( 1948 – 2015 )
Henning Mankell, 1948 à Stockholm et mort en 2015 à Göteborg, est un romancier et dramaturge suédois, tout particulièrement connu comme auteur d’une série policière ayant pour héros l’inspecteur Kurt Wallander du commissariat d’Ystad, une ville de Scanie, près de Malmö, dans le sud de la Suède. Mankell a également publié des ouvrages de littérature d’enfance et de jeunesse.
À seize ans, il part en stop pour Paris, où il reste quelque mois, travaillant notamment dans un atelier de réparation de clarinettes et de saxophones4. Il intègre ensuite la marine marchande, vit à Paris puis en Norvège. En 1972, il découvre l’Afrique, d’abord en Guinée-Bissau puis en Zambie.
Il partage ensuite sa vie entre la Suède et le Mozambique où il a monté une troupe de théâtre, le « Teatro Avenida »
Mankell ne connaît toutefois une renommée internationale que grâce à la série policière des enquêtes de Kurt Wallander, homme en « perpétuelle interrogation sur le pourquoi des souffrances humaines [et dont la devise est] : « Les êtres sont rarement ce qu’on croit qu’ils sont » »7. Le personnage est inventé en mai 1989, et apparaît la première fois dans Meurtriers sans visage publié en 1991. (1969 ) (la première enquête de Kurt Wallander lorsqu’il a 21 ans) et 1990
Ce commissaire, qui mène ses enquêtes de façon désabusée, est entouré par une équipe de policiers où chacun possède une personnalité soigneusement décrite. Les meurtres sanglants auxquels il est confronté le plongent au fil des romans dans un état de plus en plus dépressif, car le développement de l’aspect psychologique est tout aussi important pour Mankell que l’intrigue policière elle-même. Toutes les aventures de Wallander se déroulent dans la petite ville d’Ystad, en Scanie, dans le sud de la Suède, même si le détective se déplace une fois en Lettonie (Les Chiens de Riga) et enquête sur un meurtre dont les origines remontent en Afrique du Sud (La Lionne blanche. En outre, le sol du proche Danemark est souvent foulé.
Le Retour du professeur de danse (Danslärarens återkomst, 2000), un polar a priori hors du cycle de Wallender, s’avère cependant très « wallanderien », puisque le personnage central, un inspecteur de police nommé Stefan Lindman croise l’univers du héros fétiche de Mankell.
Série Kurt Wallender :
La Faille souterraine et autres enquêtes ( 2012 ) – Pyramiden, ( 1999 )
Recueil de cinq nouvelles policières, dont l’action se situe avant celles des onze romans de la série
Meurtriers sans visage ( 1994) – Mördare utan ansikte ( 1991)
En pleine campagne, près de la petite ville d’Ystad, au sud de la Suède, un fermier découvre le corps sans vie de son voisin, atrocement massacré. La femme du malheureux ne vaut guère mieux: étranglée par un curieux nœud coulant, elle n’aura que le temps de murmurer « étrangers, » avant de décéder à son tour à l’hôpital. Qui peut bien avoir commis pareille horreur et dans quel but ? Et pourquoi le ou les assassins ont-ils nourri la jument du vieux couple ?
L’inspecteur de police Kurt Wallander se serait bien passé de cette enquête alors qu’il regrette le départ de sa femme, que sa fille refuse de le voir et que son père l’inquiète. Évidemment, les médias n’arrangent pas les choses. Mais faut-il vraiment suivre la piste des étrangers ? De nouvelles révélations faites par le frère de la vieille dame assassinée vont orienter et compliquer la tâche de la petite équipe de Wallander. Babelio
Les Chiens de Riga ( 2003 )- Hundarna i Riga ( 1992 )
La Lionne blanche ( 2003 ) – Den vita lejoninnan ( 1993 )
L’Homme qui souriait ( 2005 ) – Mannen som log ( 1994 )
Le Guerrier solitaire ( 1999) – Villospår ( 1995) Prix Mystère de la critique 2000
La Cinquième Femme ( 2000) – Den femte kvinnan ( 1996 )
Septembre 1994. Tandis que les oiseaux migrateurs quittent la Scanie, l’inspecteur Wallander rentre de vacances et espère un automne calme. C’est hors de question ! Il lui faut bientôt éclaircir une série de meurtres à donner froid dans le dos aux policiers les plus endurcis.
Un vieil homme a été retrouvé empalé dans un fossé, un autre ligoté à un arbre et étranglé, le dernier noyé dans un sac lesté de pierres. Le premier était ornithologue et poète amateur, le deuxième passionné d’orchidées, le troisième chercheur à l’université. Pourquoi tant de férocité à l’égard de citoyens apparemment paisibles? Et pourquoi ces mises en scène sadiques? Parce que – selon la devise de Wallander – les êtres sont rarement ce que l’on croit qu’ils sont. Et ces trois hommes ne font pas exception à la règle. Et si le crime était la vengeance d’une autre victime contre ses bourreaux? Dans ce cas, l’inspecteur Wallander n’a plus qu’à se hâter pour empêcher un nouveau meurtre tout aussi barbare. Seuil
« Wallander, je le retrouve comme on irait boire un pot avec un vieux copain qui resurgit dans votre vie, après une longue absence. On lui demande des nouvelles du pays, de sa vie, on le trouve changé sans l’être. Toujours aussi impatient et bordélique, toujours dans le doute, l’angoisse. On l’écoute parler. C’est qu’il sort d’une période difficile, d’une enquête terrible où le sol de Scanie s’est dérobé sous ses pieds plus que d’habitude. le copain Wallander râle parce qu’il a perdu son bronzage d’une semaine en Italie avec son père ; pleure parce qu’il a perdu son père. Et parle de cette enquête : des meurtres horribles, un assassin fantôme, des pistes tellement floues qu’elles s’évanouissement dans le brouillard… Avec cette impression de devoir recommencer toujours au début, de n’avoir pas le temps pour respirer, réfléchir, aimer, pleurer, le temps de comprendre… » Corinne Co pour Babelio
Et aussi :
Les Chiens de Riga ( 2003 )- Hundarna i Riga ( 1992 )
La Lionne blanche ( 2003 ) – Den vita lejoninnan ( 1993 )
L’Homme qui souriait ( 2005 ) – Mannen som log ( 1994 )
Le Guerrier solitaire ( 1999) – Villospår ( 1995) -Prix Mystère de la critique 2000
Les Morts de la Saint-Jean ( 2001) – Steget efter ( 1997 )
La Muraille invisible ( 2002) – Brandvägg ( 1998 )
Avant le gel ( 2005) – Innan frosten( 2002 )
Une main encombrante ( 2014 ) – Handen ( 2013 ) – [publié après L’Homme inquiet, mais l’intrigue le précède]
L’Homme inquiet ( 2006 ) – Den orolige mannen ( 2009)
Autres romans policiers
Le Retour du professeur de danse ( 2006 )- Danslärarens återkommst ( 2000)
Dans un entretien publié par Télérama en 2010, Mankell avoue: « Jamais je n’aurais imaginé vivre si longtemps avec ce vieux Kurt Wallander »
Pour les adaptations ( TV / cinéma ) voir le volet spécifique.
Bonne lecture. Bon voyage.
Prix Nils Holgersson 1991 Prix Clé de verre 1992 Prix Mystère de la critique 2000 Prix du meilleur roman policier suédois 1991 et 1995
ÅKE EDWARDSON ( 1953 – ) est un journaliste et un écrivain suédois. Il fut un temps journaliste aux Nations Unies. Son troisième roman, Danse avec l’ange (Dans med en ängel), inaugure une série d’une douzaine de titre consacrée au personnage de Erik Winter, commissaire à Göteborg. En 1997, ce roman reçoit le Grand Prix du roman policier suédois.
Série Erik Winter
nse avec l’ange ( 2002 ) – Dans med en ängel ( 1997 )
Grand Prix de l’académie suédoise
Göteborg, deuxième ville de Suède logée entre terre, mer et montagne, dont le seul nom chante la magie du Grand Nord… Ce décor idyllique s’effrite sous la plume d’Ake Edwardson. Par le prisme de l’enquête policière, ici restituée dans ses moindres hésitations, doutes et tracasseries administratives, l’auteur autopsie les affres d’une âme nordique en proie aux pires maux des sociétés contemporaines. Erik Winter est le témoin privilégié de cette déliquescence. Dandy un brin désabusé et sans illusions quant aux chances véritables de la justice, le plus jeune commissaire de la police suédoise va se montrer très rigoureux lorsqu’une série de meurtres barbares endeuille sa ville natale. « L’enquête comporte assez d’indices et de fausses pistes pour satisfaire le plus exigeant des amateurs du genre, mais le plus original, ici, c’est l’atmosphère plombée et la nostalgie d’un rêve suédois qui a mal tourné » Marie-Claire
Un cri si lointain ( 2003 ) – Rop från långt avstånd ( 1998 )
Ombre et Soleil ( 2004 ) – Sol och skugga ( 1999 )
Le ciel se trouve sur terre ( 2011 ) – Himlen är en plats på jorden ( 2001 )
Grand Prix de l’académie suédoise
En cette fin d’automne, trois antennes locales de la police de Göteborg reçoivent des plaintes similaires: un inconnu accosterait des enfants dans un parc. Mais comme aucun crime ne semble avoir été commis, ces dépositions sont laissées de côté. Jusqu’à ce qu’un garçonnet de quatre ans soit enlevé dans ce même parc, puis retrouvé blessé. Erik Winter, qui enquête sur de violentes agressions touchant des étudiants, pense que les deux affaires sont liées. Commence alors un travail délicat pour tirer des informations des enfants victimes et de leurs parents désespérés. À quelques jours de Noël, le commissaire est pris dans une course contre la montre pour éviter une horrible catastrophe. Babelio
Dandy jazzy – Désabusé, le Erik Winter ? Oui. Il est à croire qu’il s’agit là d’un épithète inhérent à tout enquêteur venu du Froid – le commissaire Wallander de Henning Mankell (qui fut dans les années 1990 estampillé « Maître du polar suédois » avant de refiler l’étiquette et le bandeau sur la jaquette des livres de quasiment tous ses successeurs créant donc le fameux effet de mode que l’on sait, mais que l’on apprécie plutôt ici…), Wallander ne nous dira pas le contraire ; lui qui pourrait être le père d’Erik Winter.
Désabusé donc et un brin dandy, fumeur d’une marque chic de cigarillos difficilement trouvable à Göteborg, amateur de jazz (de préférence entre chien et loup sur le balcon de l’appartement, porte-fenêtre ouverte sur la place Vasa, un verre de vin français à la main), Erik Winter quand nous le découvrons pour la première fois dans sa première enquête de Danse avec l’ange est alors, trentenaire, « le plus jeune commissaire de police de Suède ».
[ … ] Pendant dix livres et plus de dix ans de vie, Åke Edwardson mature à souhait cet Erik Winter, le malaxe et le ride dans son jus, celui des crimes divers et variés et surtout celui d’une ville, la deuxième démographiquement du pays, la capitale de la côte ouest, baignée des frimas de la Mer du Nord où perle un magnifique archipel : Göteborg. Göteborg, ses tramways, son port, ses parcs, ses mouettes et ses meurtres.
Là où Åke Edwardson réussit également, c’est dans le portrait de la petite troupe hétéroclite qui compose la brigade de Winter : le vieux matou Ringmar, comparse et confident au bord sempiternel de la retraite ou de la démission, le vif et secret Bergenhem, la tornade Aneta Djanali, « née en Suède » comme elle se tue à le répéter à son étrange amoureux, mais fièrement originaire du Burkina Faso, ce que sa peau ne peut cacher ; et enfin, surtout même, l’étonnant Fredrik Halders, jeune veuf qui sue d’une violence rentrée, toujours à deux doigts du racisme, looké d’ailleurs comme un skinhead, Fredrik Halders le pourtant sensible et efficace petit soldat de Winter, et qui mériterait incontestablement une thèse à lui tout seul.
Tout ceci rassemblé, écrit dans des méandres aussi lents souvent que des pas accrochant la croûte gelée de la poudreuse… La Croix
Chambre numéro 10 ( 2007 ) – Rum nummer 10 ( 2005 )
STIEG LARSSON ( 1954 – 2004 )
Stieg Larsson est un journaliste et écrivain suédois connu pour son engagement contre l’extrémisme de droite et le racisme. Publiée à titre posthume entre 2005 et 2008, sa trilogie Millénium le rend mondialement célèbre.
Il commence sa carrière par de nombreux petits boulots (pour la poste suédoise, par exemple). En 1983, il entre comme graphiste dans la très grande agence de presse suédoise, Tidningarnas telegrambyrå (TT). Peu à peu, il évolue vers le métier de journaliste, critique de littérature policière et de bandes dessinées. En 1995, il quitte l’agence pour fonder le trimestriel Expo, fer de lance contre les manifestations ordinaires du fascisme en Suède.
Il est décédé brutalement, en 2004, d’une crise cardiaque, juste après avoir remis à son éditeur les trois tomes de la trilogie Millénium.
Série romanesque Millennium/Millénium
1-Les Hommes qui n’aimaient pas les femmes ( 2006 ) – Män som hatar kvinnor ( 2005)
Ancien rédacteur de Millénium, revue d’investigations sociales et économiques, Mikael Blomkvist est contacté par un gros industriel pour relancer une enquête abandonnée depuis quarante ans. Dans le huis clos d’une île, la petite nièce de Henrik Vanger a disparu, probablement assassinée, et quelqu’un se fait un malin plaisir de le lui rappeler à chacun de ses anniversaires. Secondé par Lisbeth Salander, jeune femme rebelle et perturbée, placée sous contrôle social mais fouineuse hors pair, Mikael Blomkvist, cassé par un procès en diffamation qu’il vient de perdre, se plonge sans espoir dans les documents cent fois examinés, jusqu’au jour où une intuition lui fait reprendre un dossier. Régulièrement bousculés par de nouvelles informations, suivant les méandres des haines familiales et des scandales financiers. lancés bientôt dans le monde des tueurs psychopathes, le journaliste tenace et l’écorchée vive vont résoudre l’affaire des fleurs séchées et découvrir ce qu’il faudrait peut-être taire. A la fin de ce volume, le lecteur se doute qu’il rencontrera à nouveau les personnages et la revue Millénium. Des fils ont été noués, des portes ouvertes. Impatient, haletant, on retrouvera Mikael et sa hargne sous une allure débonnaire, et Lisbeth avec les zones d’ombre qui l’entourent, dans – Millénium 2 -La fille qui rêvait d’un bidon d’essence et d’une allumette ; Millénium 3 – La Reine dans le palais des courants d’air. Babelio
2-La Fille qui rêvait d’un bidon d’essence et d’une allumette ( 2006 ) –Flickan som lekte med elden ( 2006 )
3-La Reine dans le palais des courants d’air ( 2007 ) – Luftslottet som sprängdes ( 2007 )
NB – Ce qui ne me tue pas (2015) de David Lagercrantz ( suite )
Prix Clé de verre 2006 du meilleur roman policier scandinave de l’année, pour (Millenium 1) Män som hatar kvinnor (2005)
Prix du meilleur roman policier suédois ( 2006 )
Prix Clé de verre 2008 du meilleur roman policier scandinave de l’année, pour (Millenium 3) Luftslottet som sprängdes (2007)
Pour les adaptations ( TV / cinéma ) voir le volet spécifique.
TOVE KERSTIN ALSTERDAL ( 1960 – )
Tove Alsterdal est une romancière, journaliste, dramaturge et scénariste suédoise. Elle a été invitée au Festival du Polar à la Plage du Havre.
Femmes sur la plage ( 2012 ) – Kvinnorna på stranden ( 2009 )
Ce premier roman assez léger nous fait voyager entre la Suède, les Etats-Unis et la France.
Pour ce voyage dans le Nordic noir, la lecture du roman suivant nous plonge dans la zone géographique du Nord de l’Europe… Une enquête passionnante qui nous entraîne sur les pas du personnage principal qui cherche à retrouver la trace de jeunes suédois idéalistes jusque dans la Russie révolutionnaire.
Dans le silence enterré ( 2015 ) – I tystnaden begravd ( 2012 )
Katrine Hedstrand, journaliste, vit à Londres. Lorsqu’elle est rappelée à Stockholm au chevet de sa mère qui n’a plus toute sa raison, elle découvre dans les papiers personnels de celle-ci les courriers insistants d’une agence immobilière qui propose des sommes considérables pour une maison située au nord de la Suède, à la frontière avec la Finlande. Katrine, qui n’a jamais entendu parler de cette maison et ne connaît pas même la région natale de sa mère, décide de partir pour Kivikangas. Elle arrive dans une communauté bouleversée par la découverte d’un crime terrible : Lars-Erik Svanberg, un homme âgé qui vit seul depuis des années, a été retrouvé mort, la tête fendue en deux à la hache. Or, Katrine ne va pas tarder à soupçonner que Svanberg en savait long sur l’histoire de Kivikangas et qu’il aurait pu lui apprendre beaucoup sur les jeunes années de sa propre grand-mère, dans une époque bouleversée par la révolution soviétique à laquelle certains, en Suède comme ailleurs, ont cru si passionnément qu’ils ont tout abandonné pour elle. Au point où les vies intimes rencontrent les événements les plus tragiques de l’Histoire, Tove Alsterdal tisse un roman qui est tout ensemble un récit des années 1930 et le portrait de cette contrée de neige et de glace où les destins d’une poignée de jeunes gens idéalistes se sont séparés à jamais. Dans la maison délabrée de sa grand-mère, Katrine va trouver non seulement des souvenirs mais des désirs encore assez palpables pour lui faire traverser, à son tour, les frontières et le temps.
Babelio
Låt mig ta din hand ( 2014 ) [ On attend la traduction avec impatience ]
JOHAN THEORIN ( 1963 – )
Johan Theorin est un journaliste et romancier suédois, auteur de romans policiers dont la famille compte des marins, des pêcheurs et, du côté de sa mère, des agriculteurs qui ont vécu pendant des siècles sur l’île d’Öland, dans la mer Baltique, nourris culturellement par le folklore insulaire et ses contes étranges. Ce cadre revient dans certains romans ultérieurs de l’écrivain.
En 2007 paraît son premier roman L’Heure trouble (Skumtimmen). Traduit en vingt-cinq langues, le roman est adapté au cinéma* par Daniel Alfredson en 2013. Ce premier roman est suivi par L’Écho des morts (Nattfåk, 2008), qui remporte le prix du meilleur roman policier suédois et le prix Clé de verre, et par Le Prix du sang (Blodläge, 2010) et Rörgast (2013) pour former une sorte de quatuor romanesque dont l’action se déroule principalement sur l’île d’Öland.
Johan Theorin a été invité au Festival du Polar à la Plage du Havre.
Série du Quatuor de l’île d’Öland
L’Heure trouble ( 2009 ) – Skumtimmen (2007) Meilleur roman policier suédois 2007 par la Swedish Academy of Crime
Stenvik, sur l’île suédoise d’Öland, septembre 1972, un jour de brouillard. C’est l’heure trouble, entre chien et loup. Le petit Jens Davidsson, six ans, échappe à la surveillance de sa grand-mère et escalade le mur de pierre du jardin, avant de s’aventurer pour la première fois sur la lande déserte. Il se perd et rencontre un homme inquiétant, Nils Kant. Vingt ans après, sa mère, Julia, infirmière, devenue dépressive et alcoolique, reçoit sur le continent un appel de son père octogénaire, Gerlof, ancien marin resté sur l’île, maintenant en maison de retraite. Il vient de recevoir par la poste une sandale d’enfant, qui pourrait être celle que portait Jens le jour de sa disparition. Julia décide de revenir sur l’île d’Öland. Dès lors, deux récits s’entrecroisent : le récit de la vie sulfureuse de Nils Kant jusqu’à ce soir de septembre 72 ; celui du retour de Julia et de son enquête. Un dispositif narratif virtuose qui tient magnifiquement le lecteur en haleine. Une enquête policière complexe (rebondissements, fausses pistes et retournement final) et originale. Des personnages fouillés, avec en particulier une réflexion sur le deuil, l’oubli, le pardon. Une écriture sobre et cependant poétique qui rend l’atmosphère de huis clos insulaire avec ses non-dits, ses rumeurs, les brumes et les fantômes du passé. Johan Theorin a passé tous ses étés dans l’île d’Öland au Sud-Est de la Suède où se situe l’intrigue de « L’Heure trouble ».
Senscritique
L’Écho des morts ( 2010 ) – Nattfåk (2008) – Prix du meilleur roman policier suédois 2008 – Prix Clé de verre 2009
C’est un roman entre chien et loup, éblouissant de sauvagerie. Un roman où le paysage est le personnage principal. L’île d’Öland, au sud de Stockholm, saisie dans l’imminence de l’hiver. Aussi belle que menaçante avec sa lande et ses chemins tourmentés par la glace et la neige, désertés par les touristes, la mer Baltique comme un fauve aux aguets, deux phares, nord et sud, en sentinelles ambiguës. Et une vieille maison où rôdent les fantômes de très anciennes mémoires de naufrages et de noyades, bâtie avec le bois d’un bateau échoué deux siècles plus tôt. Une terre de légendes où la fureur des tempêtes déchaîne les imaginations et marque la généalogie des hommes et des lieux.
Johan Theorin, comme dans son précédent roman, L’Heure trouble, excelle à tendre l’atmosphère, à l’alourdir de mille détails, attentif au moindre bruit, au moindre geste, à la moindre vibration. Sous sa plume, le polar confine au fantastique, les morts d’antan prennent autant de place que ceux qui viennent tout juste de disparaître. A l’instar de cette jeune femme venue de Stockholm avec son mari et ses deux enfants, bien décidée à retaper la vieille bâtisse que sa mère, avant elle, a habité. Que s’est-il passé avant qu’elle ne se noie, au pied du phare ? Johan Theorin conduit d’une main très sûre une impeccable intrigue. Mais c’est sa manière de faire de l’immensité du ciel et de la mer le plus inquiétant des huis clos qui donne toute sa force à ce roman du deuil, profondément mélancolique. Comme si l’écho des morts ne cessait jamais de se faire entendre.
Michel Abescat ( Télérama )
Le Sang des pierres ( 2011 ) – Blodläge (2010)
À la fonte des neiges, les gens du continent regagnent l’île d’Öland. [ … ] … la mort rôde en cette nuit de Walpurgis qui célèbre traditionnellement la fin de l’hiver, et les drames du passé, dont témoigne la couleur rouge sang de la falaise entre la carrière et la lande, resurgissent … Babelio
Fin d’été ( 2015 ) – Rörgast (2013)
*Echoes from the Dead (Skumtimmen), film suédois ( 2013 ) réalisé par Daniel Alfredson d’après L’Heure trouble et L’Écho des morts.
CAMILLA LÄCKBERG ( 1974 – )
Camilla Läckberg est une écrivaine suédoise, auteur de romans policiers. Elle est une des plus jeunes auteurs à succès dans son genre : en janvier 2010, le classement de plusieurs magazines dédiés à l’édition, dont Livres-Hebdo ( France ) et The Bookseller ( Grande-Bretagne ), la place à la sixième place des écrivains de fiction les plus vendus en Europe en 2009. Les romans de Camilla Läckberg se situent tous près de son lieu de naissance, la petite ville côtière de Fjällbacka, en Suède.
Série Super-Charlie
Super-Charlie ( 2012 ) – Super-Charlie ( 2011) Livre jeunesse illustré par Millis Sarri
Super-Charlie et le Voleur de doudou ( 2013 ) – Super-Charlie och gosedjurstjuven ( 2012 )
Livre jeunesse illustré par Millis Sarri
Mamie Mystère ( 2015 ) – Super-Charlie och mormorsmysteriet ( 2013 )
Livre jeunesse illustré par Millis Sarri
Série « Erica Falck et Patrik Hedström »
La Princesse des glaces ( 2008 ) – Isprinsessan ( 2003)
Le Prédicateur ( 2009 ) – Predikanten ( 2004 )
Le Tailleur de pierre ( 2009 ) – Stenhuggaren ( 2005 )
“La dernière nasse était particulièrement lourde et il cala son pied sur le plat-bord pour la dégager sans se déséquilibrer. Lentement il la sentit céder et il espérait ne pas l’avoir esquintée. Il jeta un coup d’œil par-dessus bord mais ce qu’il vit n’était pas le casier. C’était une main blanche qui fendit la surface agitée de l’eau et sembla montrer le ciel l’espace d’un instant. Son premier réflexe fut de lâcher la corde et de laisser cette chose disparaître dans les profondeurs…” Un pêcheur de Fjällbacka trouve une petite fille noyée. Bientôt, on constate que Sara, sept ans, a de l’eau douce savonneuse dans les poumons. Quelqu’un l’a donc tuée avant de la jeter à la mer. Mais qui peut vouloir du mal à une petite fille ? Alors qu’Erica vient de mettre leur bébé au monde et qu’il est bouleversé d’être papa, Patrik Hedström mène l’enquête sur cette horrible affaire. Car sous les apparences tranquilles, Fjällbacka dissimule de sordides relations humaines – querelles de voisinage, conflits familiaux, pratiques pédophiles – dont les origines peuvent remonter jusqu’aux années 1920. Quant aux coupables, ils pourraient même avoir quitté la ville depuis longtemps. Mais lui vouer une haine éternelle. Babelio
L’Oiseau de mauvais augure ( 2010 ) – Olycksfågeln ( 2006 )
L’inspecteur Patrick Hedström est sur les dents. Il voudrait participer davantage aux préparatifs de son mariage avec Erica Falck, mais il n’a pas une minute à lui. la ville de Tanumshede s’apprête en effet à accueillir une émission de téléréalité et ses participants avides de célébrité, aussi tout le commissariat est mobilisé pour éviter les débordements de ces jeunes incontrôlables. Hanna Kruse, la nouvelle recrue ne sera pas de trop. D’autant qu’une femme vient d’être retrouvée morte au volant de sa voiture, avec une alcoolémie hors du commun. La scène du carnage rappelle à Patrick un accident similaire intervenu des années auparavant. Tragique redite d’un fait divers banal ou macabre mise en scène ? Un sombre pressentiment s’empare de l’inspecteur. Très vite, alors que tout le pays a les yeux braqués sur la petite ville, la situation s’emballe. L’émission de téléréalité dérape. Les cadavres se multiplient. Un sinistre schéma émerge… Dans ce quatrième volet des aventures d’Erica Falck, Camilla Läckberg tisse avec brio l’écheveau d’une intrigue palpitante. Cueilli par un dénouement saisissant, le lecteur en redemande. Babelio
La » Larssonmania » a si bien profité à la romancière Camilla Läckberg que l’on se demande si la nouvelle reine du froid polar ne va pas bientôt battre les ventes record de son compatriote. Il faut dire qu’elle a le temps pour elle. Là où Larsson abandonnait une trilogie, terrassé par une crise cardiaque, Läckberg signe en Suède son huitième roman policier. Trente-cinq ans et 700 000 exemplaires vendus : un joli début. En France, après » La princesse des glaces « , » Le prédicateur » et » Le tailleur de pierre « , le petit village côtier de Tanumshede – comme le St. Mary Mead de Miss Marple – connaît un double rebondissement : un assassinat maquillé en accident de voiture et l’arrivée de l’émission de télé-réalité » Fucking Tanum « , le » Loft » local. En guise de Mikael Blomkvist et Lisbeth Salander, on retrouve le couple Erica Falck et le commissaire Patrik Hedström, Suédois moyens dans une vie qui ressemble tant à la nôtre, à quelques meurtres près…
Julie Malaure pour Le Point
La série se poursuit avec L’Enfant allemand ( 2011 ) , La Sirène ( 2012 ) , Le Gardien de phare ( 2013 ) , La Faiseuse d’anges ( 2014 ) , Le Dompteur de lions ( 2016 ) ainsi que
Cyanure ( 2011 )
Ce roman met en scène le personnage de Martin Molin, collègue de Patrik Hedström dans la police de Fjällbacka.
Récompenses
Prix SFTK 2005- écrivain de l’année ( prix suédois )
Prix de littérature du peuple suédois 2006
Grand prix 2008 de littérature policière pour son roman La Princesse des glaces ( prix français )