On se dit, en entrant dans cette zone géographique, que George Simenon, fort de ses 75 romans policiers impliquant l’inspecteur Jules Maigret, va écraser la concurrence. En fait, George Simenon s’est vite expatrié et son commissaire Maigret s’installe au 130 boulevard Richard Lenoir à Paris presque aussi célèbre que le 221.B Baker street. Maigret a beau voyager au fil de ses enquêtes, il n’a au bout du compte résolu que trois affaires touchant à la Belgique et aux Pays-Bas. De plus, on a tendance en France à ‘oublier’ que la Belgique est un pays bilingue ( français-wallon et flamand ). Le lecteur français est rarement au fait de la littérature policière en flamand.
GEORGE SIMENON ( 1903 Liège – 1989 Lausanne )
Simenon émigre à Paris dès 1922. Après un séjour d’une dizaine d’années à New York à la sortie de la deuxième guerre mondiale, il s’installe en Suisse en 1957. On a tendance à l’associer à l’inspecteur Maigret. C’est oublier un peu vite le reste de son œuvre : on lui doit cent quatre-vingt-treize romans, cent cinquante-huit nouvelles, plusieurs œuvres autobiographiques et de nombreux articles et reportages publiés sous son propre nom, ainsi que cent soixante-seize romans, des dizaines de nouvelles, contes galants et articles parus sous vingt-sept pseudonymes. Il est de loin l’auteur belge le plus lu dans le monde. Plus de 550 millions de livres vendus…
Simenon, curieusement, n’a jamais été récompensé par le moindre prix littéraire alors que son style dépouillé, efficace – il fait vivre et caractérise chaque personnage en peu de mots – est très reconnaissable. Tout au plus est-il admis en 1952 à l’académie royale de langue et littérature française de Belgique.
Jules Maigret
Dans Les Mémoires de Maigret ( 1951 ) l’inspecteur évoque la manière dont il approche chaque crime . (Cité par Claude Mesplède dans Dictionnaire des Littératures Policières)
‘Dans tous les cas, il s’agit de connaître, connaître le milieu dans lequel le crime est commis, connaître le genre de vie, connaître les habitudes, les mœurs, les réactions des gens qui y sont mêlés, victimes, coupables ou simples témoins. Entrer dans leur monde sans étonnement, de plain-pied et en parler naturellement le langage […] n’en déplaise aux auteurs de roman, le policier est avant tout un professionnel. C’est un fonctionnaire’. ( Passage évoqué dans le volet van de Wetering )
Un crime en Hollande ( 1931 )
Jean Duclos, professeur de criminologie se rend à Delfzijl**, aux Pays-Bas. Après une soirée donnée en son honneur, son hôte est tué d’une balle de revolver. Or, Jean Duclos, qui est retrouvé l’arme du crime à la main, clame son innocence. On fait appel à Maigret qui, une fois à Delfzijl, découvre que la victime était un bourreau des cœurs, et que plus d’une femme et plus d’un jaloux avaient des raisons de lui en vouloir.
Une casquette, curieusement, est l’élément insolite de l’affaire. Maigret acquiert rapidement des certitudes. On a volé la casquette pour faire accuser un innocent. Trouver le voleur, c’est donc trouver la clé de l’énigme. Maigret y parvient au terme d’une reconstitution minutieuse de la soirée du crime, reconstitution qui lui permet d’éliminer méthodiquement les suspects, les uns après les autres.
Peinture de la bourgeoisie protestante dans une petite ville hollandaise ; le comportement des personnages est nettement influencé par ce milieu strict et austère contre lequel certains réagissent. Débat de conscience de Maigret : est-il vraiment utile pour la société de dénoncer le/la coupable ? À noter l’ironie du commissaire dans ses rapports avec Jean Duclos et avec la police hollandaise.
**Delfzijl : c’est la ville où Simenon affirme avoir écrit Pietr le letton ( 1931 ) son premier roman de la série publié un peu plus tard. La ville a élevé une statue en l’honneur du commissaire…
Chez les Flamands (1932)
« Quand Maigret descendit du train, en gare de Givet, la première personne qu’il vit, juste en face de son compartiment, fut Anna Peeters.
A croire qu’elle avait prévu qu’il s’arrêterait à cet endroit exactement ! Elle n’en paraissait pas étonnée, ni fière. Elle était telle qu’il l’avait vue à Paris, telle qu’elle devait être toujours, vêtue d’un tailleur gris fer, les pieds chaussés de noir, chapeautée de telle sorte qu’il était impossible de se souvenir ensuite de la forme ou même de la couleur de son chapeau. [ … ]
«J’étais sûre que vous viendriez, monsieur le commissaire… »
Pocket
Dans ce village frontalier des Ardennes, les Peeters ne sont pas comme les autres. Ils sont flamands. Riches, confits en dévotion et on les déteste. Un soir, Germaine, une pauvre fille à qui le fils Peeters a fait un enfant, est entrée chez eux, et depuis on ne l’a plus revue. On dit que les Flamands l’ont tuée et jetée dans la Meuse. Maigret questionne, observe, tourne en rond. Il n’aime pas la séduction malsaine que Peeters exerce sur son entourage, ni ce salon trop calme où les filles chantent en s’accompagnant au piano. Ce qu’il découvre le remplit de dégoût et de pitié. Accomplira-t-il jusqu’au bout son travail de commissaire ?
La Danseuse du Gai-Moulin (1931)
Dans une boîte de nuit de Liège, Le Gai-Moulin, deux jeunes gens (Jean Chabot et René Delfosse) passent la soirée à courtiser l’entraîneuse Adèle Bosquet.
À la clôture, ils se laissent enfermer dans la cave de l’établissement afin de s’emparer de la recette lorsqu’ils seront seuls. Au moment où ils s’apprêtent à commettre leur forfait, les deux adolescents aperçoivent dans l’obscurité le cadavre d’un homme en qui ils reconnaissent Ephraïm Graphopoulos, un client de la boîte.
Le roman présente un double aspect : d’une part, la peinture des sentiments qu’une certaine déviance suscite chez des personnages appartenant à la petite bourgeoisie provinciale, et, d’autre part, une enquête policière aux détours inattendus, à laquelle se trouve mêlée, malgré elle, une entraîneuse de bar. Selon un procédé de déduction à la Sherlock Holmes, l’inspecteur reconstitue l’enchaînement des faits au terme de l’enquête menée principalement le quartier du ‘Carré’ avec la rue du Pot-d’Or à Liège.
L’Homme qui regardait passer les trains ( 1938 )
Kees Popinga est fondé de pouvoir chez un marchand hollandais de fourniture de bateaux à Groningue avec une femme et deux enfants il s’est peu à peu enfoncé dans l’ennui. Un soir, son patron lui apprend que son entreprise va déposer son bilan pour faillite frauduleuse. Se voyant ruiné, Kees Popinga voit son petit univers s’effondrer. Il décide de fuir son univers un peu mesquin et de faire des avances à Pamela, la maîtresse de son patron. Celle-ci ne l’accueillant qu’avec un rire moqueur. Popinga, blessé dans son amour propre, la tue en voulant la faire taire. Il n’a alors plus d’autre solution que de quitter la Hollande… Après le vol de son portefeuille par un faux Américain de rencontre, privé de toute ressources, il décide d’achever sa longue errance en se jetant sous un train. Suicide raté… qui aboutira à son identification dans le bureau du commissaire Lucas. Enfermé dans son mutisme, Popinga est considéré comme fou. On le ramène à Groningue et on l’interne dans un asile : les pages du cahier qu’il a demandé pour y écrire sous un titre pompeux « La vérité sur le cas de Kees Popinga » resteront en blanc… L’histoire d’un homme en quête de son identité profonde.
L’Homme qui regardait passer les trains – The Man Who Watched the Trains go by, film britannique réalisé par Harold French en 1953, d’après le roman éponyme de Simenon, avec Claude Rains et Marius Goring
Le Clan des Ostendais ( 1947 )
ce livre n’est pas un polar. Pour ceux qui souhaitent aborder un autre volet du talent de Simenon tout en restant dans l’atmosphère ‘flamande’….
‘En 1940, en pleine débâcle, alors que la bataille de France est déjà perdue et que les réfugiés se bousculent vers le sud, une flottille de cinq chalutiers venus des Pays-Bas arrive à La Rochelle.. [ … ] Pour ces immigrants, ‘leur place est sur la mer. Ils veulent travailler, ne parlent pas français et refusent la panique. Sans effort sinon celui d’être fidèles à eux-mêmes, mais avec un héroïsme certain, ces hommes vont résister. Ils en paieront le prix…’
Babelio
Maigret à la télé et au cinéma :
En 1990, Antenne 2 prend la décision d’arrêter Les Enquêtes du commissaire Maigret avec Jean Richard…. On retrouve Maigret ( 54 épisodes de 90 minutes ) de 1991 à2005 (Bruno Cremer)
Les britanniques proposent une série avec de Rowan Atkinson en 2016. On a envie de voir car le choix de l’acteur surprend autant que le choix de Jean Richard…
Au cinéma, le commissaire Maigret a été incarné par quelques acteurs de poids : Harry Baur, Michel Simon , Jean Gabin, Charles Laughton…
NB- George Simenon considérait qu’ « une traduction n’est PAS le même livre »…
Réflexion à méditer !
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PETER ASPE (1953 – )
Peter Aspe, né à Bruges est un écrivain de romans policiers de langue néerlandaise. Il fait ses études au Sint-Leo college de Bruges. Il abandonne vite ses études de sociologie à Bruges. Il se voit contraint d’effectuer de nombreux petits métiers : successivement éducateur, négociant en vins, concierge de la célèbre basilique du Saint-Sang de Bruges, vendeur en grains et céréales, employé dans une entreprise textile et dans une caisse de mutualité, saisonnier à la police maritime et photographe !
Depuis 1996, il se consacre entièrement à l’écriture.
Les enquêtes de l’inspecteur Van In qui ont fait la renommée de Pietr Aspe ( série d’environ 25 romans ) se déroulent pour la plupart à Bruges, ville dont il nous fait découvrir toutes les facettes grâce à son inspecteur déjanté.
Les dix premiers volumes ont fait l’objet d’une série télévisée de la chaîne flamande VTM. La deuxième saison de cette série ne se base plus sur les livres, mais reste toujours sous la supervision de l’auteur. Plus de 1,5 millions de ses livres ont été vendus aux Pays-Bas et en Belgique.
Le Carré de la vengeance (2008) – Het vierkant van de wraak ( 1995 )
A Bruges, la bijouterie Degroof a été cambriolée. Rien n’a été volé, mais le malfaiteur a fondu tous les bijoux dans un bain d’acide. Sa signature : un énigmatique message en latin …
L’enquête est confiée au commissaire Van In, un flic buté étranglé par ses dettes, au sale caractère et à l’humour caustique. Amateur d’art, de cigares, de bières et de jolies femmes, il n’a pas son pareil pour déjouer les affaires les plus tordues.
Avec Versavel, jumeau d’Hercule Poirot à l’homosexualité revendiquée, et Hannelore Martens, substitut du procureur affriolante et ambitieuse, Van In plonge dans la grande bourgeoisie brugeoise où il ne fait pas bon déterrer les secrets enfouis …
Premier volet de la série, Le Carré de la vengeance fait de Pieter Aspe le « Simenon flamand ».
Babelio
Malgré tout, les ‘Maigret’ sont très sobres ; les ‘Van In’ truculents…
Chaos sur Bruges (2008) – De midasmoorden (1996)
Le commissaire Van In, grande gueule au cœur tendre et buveur de bière impénitent, son adjoint, le perspicace Versavel, et la belle Hannelore Martens, substitut du procureur. Un trio de choc pour déjouer une série d’affaires qui sème la panique dans la bourgeoise ville de Bruges.
Une fois de plus, le pas très politiquement correct Van In s’apprête à jeter le trouble en haut lieu, où l’on semble peu pressé de le voir résoudre son enquête…
Après le très remarqué Carré de la vengeance, le nouveau Pieter Aspe, « le Simenon flamand », fait souffler un vent comique et iconoclaste au pays du roman policier.
Babelio
Le Tableau volé par Pieter Aspe ( 2011 ) – Zoenoffer ( 2001 )
L’accusé Un drôle de phénomène. Flamand de son état, brugeois de naissance, un temps concierge à la chapelle du Saint-Sang et désormais à la tête de quelque 25 polars, qu’Albin Michel publie depuis 2007 en mettant les bouchées doubles dans l’espoir que la star d’outre-Quiévrain tombe les Français.
Les faits L’ineffable commissaire Van In de Bruges, qui file le parfait amour avec sa belle juge, Hannelore, est confronté, entre deux chopes de Duvel à l’assassinat d’un jeune homosexuel sur la rive du lac Amour et au vol du Jugement dernier, de Jérôme Bosch, au musée Groningue. Le pain quotidien, si la ville n’accueillait d’ici peu une grande exposition d’art hispanique avec, clou de l’événement, le Guernica de Picasso et la venue du Premier ministre espagnol. On songe à ETA…
Le verdict L’exotisme à deux pas de chez nous. Encore une fois, Aspe, roi de l’introspection flamande, réussit à nous séduire.
« Après Hercule Poirot et Jules Maigret, Wallons perspicaces, félicitons l’inspecteur Van In, Flamand malin, pour porter haut les couleurs de la Belgique, ainsi réunifiée par la grâce du roman policier. »
L’Express
Le Tableau volé a décroché le Prix Hercule Poirot ( NL ) en 2001
13 (2013) – 13 (2003)
UN DOUBLE ASSASSINAT, QUATRE FEMMES, UN CHIFFRE MAUDIT …
«Consumatum est» : tout est consommé. Deux mots en latin tracés au feutre sur le cadavre d’un homme dans une chambre d’hôtel, une carte de crédit et des cartes de visite au nom de Wim Raes pour seuls indices. Règlement de comptes ? Crime sado-maso ? Vengeance d’une maîtresse éconduite ?
À la veille de son mariage avec Hannelore, le commissaire Van In se retrouve au cœur d’un macabre jeu de pistes : non seulement le mort n’est pas celui que l’on croit, mais le vrai Wim Raes est lui aussi assassiné ! Et Van In pourrait bien être le prochain sur la liste. Alors … marié ou pendu ?
Sexe, humour et suspense ; Peter Aspe et son légendaire commissaire Van In nous dévoilent Bruges comme on ne l’avait jamais vue !
Babelio
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NADINE MONFILS (1953 – )
Nadine Monfils est une écrivaine et réalisatrice belge éclectique. Enseignante ( morale ), poète ( douze prix ), théâtre, romans, nouvelles, cinéma, chroniques. Elle a dirigé une galerie d’art à Bruxelles, animé des ateliers dans des prisons ( à Rouen notamment ). Elle a été invitée au festival du Polar à la plage du Havre…Elle vit à Montmartre.
Elle a créé le personnage du commissaire Léon, le flic qui tricote. Thomas Owen dit d’elle dans une postface : « Elle est pareille à ses héroïnes. Elle demeure maîtresse de la situation. Quand on l’interpelle, elle se retourne, se penche en avant, trousse son jupon, montre son derrière et s’envole par dessus les toits. »
Les Bonbons de Bruxelles (2001)
Le commissaire Léon se rend à Bruxelles, pour l’enterrement de son oncle Jef.
Dans le train, il rencontre Madeleine, une vieille dame étrange qui semble provenir d’une autre époque. Elle parle un peu avec lui et lui montre une lettre d’amour qu’Augustin, l’homme de sa vie » parti au ciel « , lui a écrite dans les années quarante. Puis elle offre un bonbon à Léon avant de disparaître mystérieusement. C’est en se baladant sur le marché aux puces des Marolles, que Léon découvre une valise remplie de lettres de 1940, adressées à Madeleine et signées Augustin. Convaincu que le hasard n’existe pas, le commissaire Léon décide de se mettre à la recherche de Madeleine.
Mais il apprend qu’elle est morte depuis longtemps…
Extrait :
‘C’est quand même malheureux, ce pauvre oncle Jeff, mourir si jeune ! se lamenta Ginette en essuyant une larme.
Maman, il avait quatre-vingt-deux ans, objecta le commissaire Léon.
Eh ben, c’est ce que je dis, il était jeune. Il me battait toujours au Vogelpik quand j’allais le voir à Bruxelles. Ochèrme, pov’ cœur ! Il en est mort d’ailleurs…
Comment ça ? s’étonna Léon. Je croyais qu’il était tombé sur la tête !’
Les Miroirs secrets de Bruges (2000)
À Bruges, ville de légendes et de mystères, Halewijn, un antiquaire diabolique vit avec sa sœur qu’il maintient prisonnière. À travers le miroir ensorcelé de son grenier, il pénètre dans les demeures des gens et s’amuse à les manipuler pour les tuer. Chaque mort est une pièce renversée sur l’échiquier… Halewijn est un tueur fou qui agit en esthète du crime, inventant pour chacune de ses proies une macabre mise en scène. Parce que le pouvoir sur la vie des autres lui donne l’illusion de la puissance. Nadine Monfils excelle à créer le malaise dans ce roman noir fantastique.
Elle se plaît à réveiller les vieilles légendes de Bruges et, de ses canaux trop tranquilles, fait remonter nos peurs. Un décor surréaliste pour un envoûtement bien réel.
Quatrième de couverture
Coco givrée (2010)
Coco n’est pas le seul personnage « givré » de ce roman policier surprenant. On y rencontre aussi la chienne Tequila, dont le maître est persuadé qu’elle est surdouée, Johnny Cadillac, le sosie belge de Johnny Hallyday, Nicki, une profileuse qui utilise ses visions extralucides, un bonhomme de neige meurtrier…
Auteur d’une trentaine de romans et pièces de théâtre (dont plusieurs mettent en scène les deux enquêteurs et la chienne Tequila), Nadine Monfils prend un malin plaisir à les décrire, leur inventer un parcours chaotique et organiser des rencontres improbables. On la suit très volontiers dans cette histoire à la fois sombre et surréaliste, hantée par les tableaux de Magritte (nationalité belge oblige). Un polar décapant, qui mêle intimement l’horreur et un humour des plus grinçants.
Le Monde
Et aussi
Elvis Cadillac : King from Charleroi (2016 )
Babylon Dream – Prix Polar de Cognac (2007)
Nickel Blues – Prix littéraire des lycéens de Bourgogne (2009)
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PAUL COLIZE (1953 – )
Paul Colize est un écrivain belge de polars né à Bruxelles. Il a participé au Festival du Polar à la plage du Havre.
Concerto pour 4 mains ( 2015)
Un convoi transportant plusieurs millions en diamants est attaqué près de Bruxelles. Un plan efficace, un travail de pro. Pas d’indices.
D’un côté, Jean Villemont, avocat pénaliste amoureux des sommets, et sa consœur Leïla Naciri. De l’autre, Franck Jammet, braqueur virtuose, et son amie Julie Narmon, discrète et efficace. Entre eux, un homme et une affaire. Où se trouvait Franck Jammet la nuit du 18 au 19 février 2013 ? Pourquoi Jean Villemont ne se contente-t-il pas de la version officielle ? Qui a réalisé le casse du siècle ?
Babelio
« Ce livre a reçu le prix Arsène Lupin en 2016. Pour une fois, la récompense d’un prix spécifique me semble évidente.
Nous sont narrées les aventures du braqueur « Franck Jammet » des années 90 à nos jours: voleur à l’ancienne, genre artiste et non violent, ses amis, ses amours, ses emmerdes.
Est-il l’auteur du grand casse qui vient d’avoir lieu à Bruxelles?
Alternativement, nous suivons un avocat pénaliste qui doit défendre un petit délinquant accusé pour une tentative minable de braquage d’un bureau de poste.
L’auteur s’amuse à inventer des braquages spectaculaires, des évasions magistrales et nous peint un » honnête travailleur » qui a simplement choisi d’être du mauvais coté de la loi. Des concertos de musique classique donnent, à ce roman un air suranné surtout à notre époque où délit et violence sont devenus synonymes, et un rythme passant sans coup férir du pianissimo à l’allégretto même si les requiems sont inévitables.
Si Paul Colize n’évoque pas la peinture, ce roman a un côté « impressionniste » voire « pointilliste »: de nombreux thèmes sont effleurés, tout en douceur, sans insister…
[ … ] un roman » ocean Brussels twelve » sympa, haletant mais qui a, en plus le mérite d’être intelligent.
Mais ce n’est que mon humble avis. »
Cannibalector ( sur Babelio )
Récompenses :
Prix Saint-Maur en poche 2013 pour Back Up
Prix Landerneau Polar 2013 Un Long Moment de Silence
Prix Boulevard de l’Imaginaire 2013 Un Long Moment de Silence
Prix Polars Pourpres 2013 Un Long Moment de Silence
Prix Plume de Cristal 2016 Concerto pour 4 mains
Prix Arsène Lupin 2016 Concerto pour 4 mains
Prix des lecteurs Sang d’Encre 2016 Concerto pour 4 mains
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JANWILLEM VAN DE WETERING (1931 – 2008)
Janwillem Lincoln van de Wetering est l’auteur de nombreuses œuvres en anglais et en néerlandais. Il est surtout connu pour ses romans policiers, dont les personnages les plus populaires sont Grijpstra et De Gier, deux officiers de police d’Amsterdam qui figurent dans une longue série de romans et de nouvelles. Il a également écrit des livres pour enfants et des œuvres de non-fiction. Il écrit la plupart du temps en néerlandais puis en anglais ; les deux versions diffèrent souvent considérablement.
Issu d’une famille de la haute bourgeoisie (son père est président d’une multinationale), il est né et a passé sa jeunesse à Rotterdam. Il fugue en France où il suit des études commerciales, s’occupe d’affaires immobilières en Afrique du Sud. On le retrouve à Kyoto au Japon où il passe dix-huit mois dans un monastère zen, puis à Londres, où il étudie la philosophie. Il est ensuite représentant de produits chimiques en Colombie, vendeur de filets de pêche au Pérou, touriste en Australie en 1962-63. En 1964 à Amsterdam, il travaille au sein d’ une entreprise de textiles. Réserviste dans la police hollandaise, il gravit les échelons pour finir inspecteur. En 1975, il part dans le Maine ( état du nord-est des Etats-Unis ) et se consacre à l’écriture.
Il a obtenu le Grand prix de littérature policière en 1984, pour Le Massacre du Maine (1983) – The Maine Massacre (1979)
Série Grijpstra et De Gier (de 1975 à 1997)
Ses deux inspecteurs possèdent des personnalités très différentes. Grijpstra, l’intellectuel, si l’on peut dire, propose des interprétations incroyables qui finissent par coïncider avec la vérité. De Gier, lui, est plus physique. Leur collaboration efficace, sans conflits, s’appuie sur une véritable complicité et complémentarité. Le lecteur se délecte de la fantaisie et de l’humour qui ponctuent les enquêtes.
Le Papou d’Amsterdam (1980) – Outsider in Amsterdam (1975)
De Gier et Grijpstra n’auraient jamais mis les pieds dans ce temple pseudo oriental si le grand prêtre n’avait été retrouvé pendu dans la salle de méditation.
Suicide ? Crime ? Le papou qui a donné l’alerte était lui aussi policier, en Nouvelle-Guinée. De plus il joue de la musique. Il n’en faut pas plus pour séduire de Gier et Grijpstra. Amsterdam, c’est bien connu, est une plaque tournante de la drogue, une ville où se mêlent des populations variées. Le papou est-il vraiment aussi innocent qu’il en a l’air ? On retrouve les héros habituels de Wetering, toujours avec le même plaisir.
Babelio
Comme un rat mort (1986) – The Rattle rat (1985)
Douwe Scherjoen est mort à Amsterdam, loin de sa Frise natale. La Frise est une province de Hollande qui a des mœurs bien particulières. De Gier et Gripjstra en feront la découverte en compagnie d’un rat apprivoisé et asthmatique. L’enquête chez les frisons sera comme une aventure initiatique en terre étrangère. Dixième aventure des flics d’Amsterdam Gripjstra et De Gier, Comme un rat mort confirme et consacre le talent de Wetering, jugé par ses compatriotes comme le Simenon hollandais*.
Babelio
* ‘On’ éprouve parfois le besoin de proférer des affirmations contestables… voir le passage sur Simenon / Maigret et la description qui en est faite…
( DL )
Un vautour dans la ville (1988) – The Streetbird (1983)
Un proxénète noir est assassiné dans le quartier réservé d’Amsterdam. Tel est le point de départ d’une enquête passionnante menée par l’adjudant Grijpstra et le sergent De Gier. Avec eux, nous partageons la vie d’un commissariat de la vieille ville, celle d’un employé de la morgue, celle d’un guérisseur originaire du Surinam… Et bien d’autres encore.
Rivages
Une série TV de 46 épisodes basée sur les personnages de Grijpstra et De Gier a été diffusée par la télévision hollandaise en 2004. Roef Hagas et Jack Wouterse incarnent les rôles de De Gier et Grijpstra.
Bonne lecture. Bon voyage, une fois !